Pour sa 45ème sortie, Da ! Heard It Records cultive le goût des rixes.
Une petite fille au regard ahuri, découvrant pour la première fois le goût de la merde. L’illustration de la pochette dessinée par Nils Bertho annonce-t-elle que le pire reste à venir ?
Dans ce moment gênant qu’est la vie, dans cette époque où chacun cherche égoïstement le chemin le plus court pour assouvir ses pulsions, il devient de plus en plus normal d’avoir les boules. Et elles sont parfois chargées de haine...
Quand de tristes clowns se donnent des airs rances, se perdent en errances, provoquent la démence, Infecticide rappelle qu’il est encore temps de mettre le doigt là où ça fait vomir avec Finger Bueno.
Parce que l’heure n’est plus aux bisous, le trio joue à chifoumi et dégaine les cailloux.
Lancées contre tout ce que le sinistre ose, les paroles de ce nouvel album tapent avec humour, soutenues par des basses épaisses comme des parpaings, où se frottent guitares fuzzant dans toutes les directions.
Textes sans détour et obsessionnels, production ultra soignée concentrée sur l’efficacité : la première sortie vinyle de Da ! Heard It a des allures de disque très compact.
En 8 titres solides, rythmiques martiales et martiennes invitent le public à défier les lois de la gravité pour aller ailleurs, loin de ce monde en forme de sac à merde.
Pour son troisième album, Infecticide ne joue plus seulement avec les maux, il les attaque de Front, 242.
Germain (texte)
Danielle Josset (traduction)